L'histoire de Laguz est à la fois simple et complexe. Enfant éternellement curieuse, même très jeune, elle aimait observer la vie autour d'elle et écouter les histoires des créatures et de l'univers à la surface.
Un jour, un objet étrange attira l'attention de la petite fille qui s'approcha trop près, ce qu'elle apprendrait quelques années plus tard, d'un grand filet de pêcheur. La brillance des poissons avait réveillé l’appétit et la curiosité de Laguz et ainsi l'avait fait s'éloigner du fond et de sa famille. Elle fut prise au piège comme plusieurs autres infortunés poissons. De toutes ces petites forces, Laguz chercha par tous les moyens de s'enfuir de cette chose qui se refermait de plus en plus sur elle, qui éraflait sa peau et tirait ses cheveux. Elle n'entendit jamais son père crier son nom, la terreur lui ayant fait perdre conscience.
Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle était dans une sorte de bulle de verre rempli d'eau et il n'y avait rien d'autre qu'elle au fond du bocal froid. De l'autre côté se trouvait un homme, assez âgé, l'air étrangement satisfait. Terrifiée, Laguz chercha à reculer le plus loin possible dans sa bulle, en vain.
« Une merveilleuse acquisition pour ma collection! »
Laguz ne comprit jamais les paroles de l'homme, mais elle finit par se douter, car lorsque la peur se calma, après plusieurs jours. Elle put voir d'autres bocaux, des cages, des boîtes... Et plusieurs créatures toutes plus différentes les unes que les autres.
Durant de longues années, la Vodnì resta comme un être de curiosité et d'exposition dans la maison de l'homme qui vieillissait de plus en plus. Elle aussi prenait de l'âge et au fils du temps des objets lui furent « donnés» : algue, roche, petits poissons, pierres brillantes... Quelques pseudo-jouets pour passer le temps. N'ayant que peu de choses à faire et pour essayer de rester saine d'esprit face à l'ennuie total qu'elle devait côtoyer à chaque jour, Laguz se mit à répéter les sons environnants, les voix, la musique... Elle continuait à chanter les quelques chansons de son peuple, dans leur langue, mais elle se mit assez rapidement à apprendre des chansons de la surface.
Laguz n'était pas particulièrement heureuse de son sort, mais elle dut avouer que le vieillard prenait quand même soin de sa « collection », elle n'avait jamais manqué de nourriture et son eau était toujours propre et fraîche.
Un jour, ce qui dû arriver arriva, l'homme perdit la vie. L'un des fils de celui-ci se retrouva alors l’héritier de ce trésor. Ne sachant pas comment bien s'occuper des cages et chaînes, cela permis à l'un des trésors de se libérer, le Dra’an Xelok brisa ses chaînes et s'empressa de libérer toutes les créatures prisonnières. Se retrouvant devant la sphère d'eau, hésitant plusieurs secondes avant de l'ouvrir pour en libérer la jeune Vodnì, qui dans un couinement se retrouva face contre terre, libre pour la première fois depuis de nombreuses années.
Le seul réflexe de Laguz fut de suivre, autant qu'elle le pouvait, l'homme à la peau noire qui lui avait rendu la liberté. Probablement à bout de patience, ou peut-être dans un élan de pitié, le Dra’an la pris sur son dos pour finalement s'enfuir loin du manoir.
Elle resta avec lui durant plusieurs mois, apprenant à vivre à la surface, à marcher et bien parler, suivant son libérateur comme son ombre.
Le destin ne peut pas laisser les choses d’être calme et poser. Alors qu'un jour que Laguz était sortie pêcher, une tempête d'une grande violence la tira vers les profondeurs, malgré toute ses tentatives pour rejoindre le groupe de Dra’ani et leur bateau avec qui elle était sorti.
Elle ne put que plonger en profondeur pour se protéger des vagues et autres détritus secoués par la force des vents. Au bout de plusieurs heures à attendre, Laguz refit surface pour se retrouver seule au milieu de cette étendu d'eau. Malgré ses nombreux appels, la jeune femme ne réussit pas à retrouver sa famille d'adoption. Elle se mit à voyager, cherchant à retrouver le groupe, sans résultat.
L'ironie des choses, un bon matin, Laguz se retrouva à nouveau prise dans un filet. Plus forte, Laguz ne réussit pas à se libérer, encore une fois. Elle se retrouva sur le pont du Bastion des Âmes, au pied du capitaine qui, incrédule, regardait la jeune femme prise dans son filet au travers des autres petits poissons.
« Pas encore... »
Et Laguz venait de se trouver une nouvelle famille. Offrant ses talents pour le chant, lors de la pêche et de son savoir sur les plantes.
Never-Utopia